Peut-être que comme moi, vous avez testé plusieurs enseignements spirituels, à la fois traditionnels ou plus modernes, mais qu’à chaque fois, quelque chose n’allait pas. Peut-être que le problème, c’est moi et pas l’enseignement, non ? Nous nous posons tous cette question, je suppose. Peut-être que je n’ai pas trouvé la spiritualité qui me correspond ? C’est possible. Mais de l’autre côté, de ce que j’ai pu observer, je n’étais pas le seul dans cette situation non plus, à chercher.
I can get no satisfaction ?
Sauf que finalement, j’ai plus ou moins trouvé ce que je cherchais : le silence mental, les « pouvoirs » spirituels, la sérénité, la sensation d’être à ma place.
C’est pour ça que j’ai désormais la conviction que OUI, il y a bel et bien un souci avec LES spiritualités qui nous sont proposés actuellement. Je ne dis pas ça pour jouer à celui qui a tout compris, ni pour devenir gourou. C’est tout le contraire puisque je plaide pour une approche collégiale.
Alors qu’en est-il ?
J’ai dorénavant une réponse claire et simple : avec le digitocène, nous sommes entrés dans l’ère post-humaniste. Il existe des spiritualités chrétiennes, humanistes, bouddhistes, etc… mais aucune spiritualité véritablement « post-humaniste« . Elle est en gestation. J’essaye modestement de participer à sa conception.
Le post-humanisme est un vaste sujet, disons pour faire simple qu’il s’agit de remettre l’humain à sa place dans le cosmos au lien d’en faire la fin de toute chose comme dans l’humanisme (j’y reviendrais).
Plutôt que de partir dans de grandes théories, je vais donner un exemple concret : la respiration. Les traditions spirituelles sont nombreuses à proposer toutes sortes d’exercices respiratoires. J’en sais quelque chose, le yoga dont je suis spécialiste en a développé plusieurs. J’ai moi-même testé de nombreuses pratiques du souffle : toumo de Maurice Daubard que je suis allé rencontrer chez lui, la respiration Wim Hof, la respiration holotropique de Stanlisas Grof, la marche afghane (que je pratiquais instinctivement en montagne), la cohérence cardiaque et différent pranayamas. J’ai eu quelques expériences mystiques marquantes.
Mais ça reste du bricolage quoi qu’en dise et sans dénigrer l’efficacité de ces techniques. Ces pratiques sont sujettes aux biais humains. Elles ont été découvertes par tâtonnement, elles peuvent déformées dans le temps, comme par une sorte de téléphone arabe, elles peuvent être contre-productives si elles sont employées dans le mauvais contexte.
C’est là où intervient la science et c’est précisément pour cela que j’insiste autant sur la nécessité de marier science et traditions. Désormais, nous avons des études sur les effets de ces pratiques respiratoires et nous avons aussi une compréhension plus profonde de la physiologie de la respiration. Grâce à cela, nous pouvons utiliser les pratiques anciennes, les améliorer et les replacer dans le contexte des connaissances scientifiques actuelles. J’étais enthousiasmé de lire récemment ce papier intitulé « Keeping the Breath in Mind: Respiration, Neural Oscillations, and the Free Energy Principle » qui relie le principe d’énergie libre et la respiration.
Mais ce n’est pas tout. Sans rentrer dans les détails techniques ici (il me faudrait tout un livre, j’y travaille), comprenez que la respiration peut influencer notre réseau nerveux autonome, et donc nos émotions. Hors notre société ne sait plus respirer. Nous respirons trop par la bouche notamment et c’est mauvais pour la santé. Je suis persuadé que nous tenons là l’explication pour un grand nombre de maladies chroniques ainsi qu’une explication « physiologique » pour la prévalence des « folies collectives » qui touche nos sociétés modernes.
Mais les traditions spirituelles seules, pas plus que la science seule, ne peuvent y remédier. Il faut allier les deux. C’est ma conviction. Nous sommes en pleine « spiritualité, science et société ». Selon moi, on ne peut appréhender l’un sans les autres. C’est ce que je propose dans ma formation « respiration tout en UN » et la conférence « Le super-pouvoir de la respiration ».
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