Il y a de quoi enrager. #jeunesse #désespoir #crise #IA #réchauffement
Comment une spiritualité plus martiale peut nous aider ?
Le terrible constat de la jeunesse
Imaginez que vous êtes un jeune, étudiant ou même écolier, à notre époque.
Vos parents ont connu un monde de paix et de prospérité comme il y en a eu peu dans l’histoire de l’humanité. Mais là, vous, alors que vous « déboulez » dans le monde, on vous explique qu’il va falloir rester chez vous 2 mois, étudier toute la journée sur un écran d’ordinateur au lieu d’aller sur les bancs de l’école et surtout délirer avec vos potes à la récré.
Ensuite, on vous dit qu’il va falloir vous serrer la ceinture sévèrement ne pas dépasser votre quota CO2. Puis, un peu plus tard, on revient vous dire que c’est la guerre en Ukraine et que ça risque d’être compliqué de vous chauffer l’hiver prochain et qu’il ne faut pas vous plaindre parce que ailleurs, ça sera sûrement pire.
Mais on vous explique que vous devez étudier pour décrocher un boulot, que les meilleures places sont des entreprises polluantes, qu’il vaut mieux éviter de penser à faire des bébés, que vous allez payer des tonnes d’impôts pour des hôpitaux et des écoles à l’abandon de toute manière, pour une retraite de misère, si toutefois l’état avec sa dette colossale consent à vous en payer une.
En même temps, on vous montre des stars qui font fortune pour des choses futiles, et on vous accuse d’être un peu faignant quand même. D’où la grande démission.
Après, on s’étonne que les jeunes fuient en masse dans les jeux virtuels, ou bien qu’ils sombrent dans la dépression ou alors le « rejet du système ».
Une réponse plus martiale
Quel rapport avec la spiritualité, et la spiritualité martiale, me direz-vous ?
Quand j’étudiais pour passer mon diplôme de professeur de Yoga à l’école Sivananda, les enseignants nous faisaient lire la Bagava Gita. Arjuna, le héros, est poussé par Krishna, l’avatar du divin, à aller combattre certains membres de sa famille qui s’étaient égarés sur le champ de bataille. Le héros hésite bien sûr.
Je me souviens avoir posé la question « n’est-ce pas un peu contradictoire avec les valeurs pacifistes du yoga ? ». On m’avait répondu « il s’agit d’un combat intérieur ». La réponse ne m’avait pas satisfaite. Quand Siddartha Gautama affronte ses démons intérieurs, c’est assis en train de méditer au pied d’un arbre. Là, Arjuna est entouré de ses troupes et hésite à suivre son destin, car il devra affronter certains cousins proches.
Bien sûr, une spiritualité-martiale trop yang risque de nous amener à la violence destructive. Mais à l’inverse, une spiritualité trop yin risque de devenir régressive. Cette dernière vise à rendre le monde « meilleur », alors que la spiritualité yang vise à grandir pour affronter le monde tel qu’il est. Une spiritualité trop yin nous infantilise.
Je vous laisse juge quant à savoir si la société occidentale actuelle est trop infantile ou non, mais pour ma part, j’ai fait mon choix.
La spiritualité-martiale n’est pas nouvelle. Marc Aurèle était un philosophe stoïcien, mais aussi un empereur qui a dû affronter des guerres et des pandémies (à l’époque, c’était la peste, ça ne rigolait pas). Il n’en était pas moins un grand philosophe qui cherchait la vérité et non pas les honneurs. Même Platon, dont tout le monde connaît le mythe de la caverne, explique dans le livre 7 qu’après avoir découvert la vérité, le sage doit retourner dans la caverne pour guider ses compatriotes. Les chevaliers étaient aussi un bel exemple de spiritualité-martiale. En Asie, de nombreux art-martiaux ont toujours une composante spirituelle forte.
La spiritualité-martiale est une spiritualité incarnée. Même s’il y a des exercices de méditation où le focus est mis sur l’esprit, le corps en est un pilier essentiel.
C’est une spiritualité organique, il s’agit d’avoir un ensemble de pratiques complémentaires les unes des autres, au lieu de faire son super–marché dans les exercices qui nous plaisent. L’approche que je propose ici est aussi « naturaliste », c’est-à-dire hors dogme religieux et basé sur des travaux scientifiques (ceux de John Vervaeke et Greg Henriques notamment).
C’est une spiritualité qui permet de se dépasser soi-même pour affronter les défis de notre époque. Enfin, c’est une spiritualité qui redonne un sens à la vie et qui nous sort du marasme. C’est une spiritualité avec un idéal élevé qui vise à ce que nous nous améliorons.