Voici une sélection de vidéos sur la technique vue par les philosophes. J’ai laissé mes notes de lecture pour archive, mais elles sont très décousues et pour tout dire, sans grand intérêt pour vous. Je vais écrire un article de synthèse d’ici peu. Si vous souhaitez approfondir la question, ces vidéos permettent de dégrossir le sujet.
Lyotard : inventeur du terme « postmodernisme »
La thèse centrale de Lyotard est que les progrès des sciences ont à la fois rendu possible et exigé la fin de la crédulité à l’égard des métarécits de la Modernité, qui visent à donner des explications englobantes et totalisantes de l’histoire humaine, de son expérience et de son savoir. Les deux grands récits narratifs qui justifiaient le projet scientifique des Lumières seraient, selon lui, le métarécit de l’émancipation du sujet rationnel d’une part, et d’autre part le métarécit hégélien de l’histoire de l’Esprit universel. Or, après Auschwitz d’une part, mais aussi en raison de l’informatisation de la société et du passage à une société postindustrielle, le savoir scientifique perdrait ces légitimations ; le savoir est alors réduit à une simple « marchandise informationnelle », dénuée de toute légitimation
L’arraisonnement modifie l’essence de l’homme.
L’arraisonnement : on « arraisonne » la nature par la technique et on finit par s’arraisonner les uns les autres (parce qu’il faut bien des gens pour créer/piloter les technologies), on devient une « ressource ». L’homme est déraciné. La technique ne produit pas de sens.
La volonté de puissance n’aurait d’autre but que la puissance elle-même selon Heidegger… Ex : un barrage électrique. L’homme fait une pro-vocation à la nature, l’arraisonne et la somme de produire de l’électricité. La technique nous « commet » à faire ceci ou cela. Il faut se soucier de son existence (le dasein : on est jeté là, on doit faire face à la mort) et de son rapport à la technique.
La technique ne consiste pas à produire, mais à révéler les choses qui nous entourent selon l’usage que l’on peut en faire. Un ciseau est une « pour-découper », une chaise un « pour-s’asseoir », etc… La technique prolonge le dasein, l’angoisse existentielle. La forêt devient une réserve de bois. Le danger de la technique c’est l’oubli de l’être, de voir l’autre comme un « pour-quelque chose » (pour-le-sexe, pour-la-distraction, pour-apprendre, etc…)
« Solaria » : sur cette planète, les humains n’ont plus de contact, ils font tout à partir de robots, ils se sont coupés de la nature. On ne peut pas avoir pour seule perspective de mourir. Du coup, on biaise le langage pour oublier la mort. Il faut se soucier de la mort pour déterminer le sens de la vie.
Jonas le penseur de l’écologie. Principe de responsabilité. À l’époque antique, la nature avait un statut divin. L’humanité se confond avec le règne de la technique.
Si, comme la montre Heidegger, la technique moderne nous révèle un rapport utilitaire à la nature sous l’angle du stockage et de l’exploitation de ces ressources, faut-il craindre cette surexploitation et celle-ci peut être soumise à des limites d’entre éthique et par extension tout ce qui est techniquement possible est-il souhaitable
Débouche sur le principe de précaution. Principe de responsabilité = anticiper les dégâts potentiels. (du coup mon principe de degré de liberté englobe ça puisque tout degré à un coût). Est responsable celui qui dispose de la raison et qui doit pouvoir agir en fonction non pas de ses préférences personnelles. Conséquentialiste. Un parent est responsable de ses enfants. Nous sommes responsables à l’égard de ceux qui sont vulnérables face aux conséquences de nos actes.
Agit de telle sorte que tu puisses vouloir que les effets de ton action soit compatible avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre.
Se préparer au pire. Attention à l’Hubris.
Les anciens : méfiance à l’égard de la technique va de pair avec la divinisation de la nature. Mill : la nature s’oppose à la vie humaine, et la technique s’oppose à la nature. technique = « savoir faire pratique » ou « technologie »
Vitalisme. L’homme est le résultat d’une production de la nature. Pour Bergson la technique est la prolongation de la vie humaine. « évolution créatrice ». La technique est le prolongement de l’intelligence dont la nature a doté l’homme. Ça anticipe le transhumanisme. « Homo faber ». Pour lui, on reste le produit de la nature et pas de la technique. L’outil de l’ouvrier constitue son bras. Le progrès technique a eu lieu de façon disproportionnée au progrès spirituel (cognitif). Un corps énorme, déformé par rapport à son esprit qui n’a pas grandi. (pas tout à fait d’accord, car si les individus n’ont pas progressé, l’intelligence collective l’a fait). Au lieu de spiritualiser la matière, la technique a mécanisé l’esprit.
Avant-propos : Le problème de la technique (Univers 25) c’est qu’il fabrique de l’affaiblissement moral. On peut décider de mettre en place la morale que l’on veut…
Il ne peut y avoir de progrès moral à cause de la technique :
C’est l’injustice la plus totale, l’immoralité qui résultent de l’asservissement de la volonté de certains individus par d’autres qui d’un lieu au progrès technologique. Les arts et les sciences sont enfants du luxe et ils lui paient leur dette. L’injustice, la domination de certains sur d’autres a été nécessaire pour produire du luxe dans un 2ᵉ temps. Esclavage = prolétariat. La technologie ne nourrit du luxe et devient une fin en soi. Cercle vertueux (ou vicieux, selon). Le luxe est relatif, et le pauvre bénéficie aussi. On ne retournera pas en arrière. Progrès technique et moral s’excluent l’un l’autre.
Jacques Ellul : La Technique ou l’Enjeu du siècle
La Technique ou l’Enjeu du siècle est un essai de Jacques Ellul paru en 1954 qui pose le problème du changement de nature de la technique dans la société : d’outil permettant à l’homme de se dépasser, la technique est devenue un processus autonome auquel l’homme est assujetti.
Elle lui ôte toute liberté de choix et le déresponsabilise, puisque c’est l’efficacité qui oriente dorénavant toute décision. La seconde transformation des sociétés humaines est l’emprise grandissante de l’État.
C’est vrai qu’il y a un paradoxe (comme le fait que la voiture ne nous aide pas à nous déplacer plus rapidement en ville) : la technique nous donne des nouveaux degrés de liberté d’un côté, mais nous en ôte de l’autre (il faut bosser)