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Je fais mon coming-out en noétique

woman holding string lights

Le digitocène, en un mot, c’est l’aliénation numérique, favorisée par le matérialisme. La noétique, c’est la réponse à cette aliénation. C’est selon moi une meilleure réponse que les approches religieuses, spirituelles, transhumanistes.

Cela fait un moment que je cherche comment me positionner. Comme vous le savez si vous lisez ce blog, l’évènement majeur de notre époque, c’est l’entrée dans le digitocène, dans l’ère du digital, dont le pendant bureaucratique est la technocratie, omniprésente, que ce soit celle de l’état ou des multinationales, mais l’esprit mécanique qui est derrière s’infiltre partout.

Face à ça, les religions sont obsolètes (même si beaucoup y trouvent du sens, mais c’est une réaction, un repli). Pourtant, il nous faut bien quelque chose pour donner un sens à notre monde, à notre vie. La spiritualité, comme je l’ai montré, c’est un ensemble d’outils ambivalents. De plus, les spiritualités souffrent d’un tropisme individualiste qui fait qu’elles sont surdéterminées en partie par les courants d’influences sociales. Donc, pour moi, ce n’est pas non plus une réponse adaptée. Mais en même temps, les différents matérialismes (libéral ou pas) n’offrent pas de réponse, de sens, si ce n’est de finir par être « absorbé », d’une manière ou d’une autre, par la machine. Ce sont les projets de certains courants transhumanistes. Chacun sa voie, mais ce n’est pas la mienne.

Dans mon livre Quantalia, j’esquisse une nouvelle voie. J’utilise le terme de « magie » dans ce livre parce que je passe toute la première partie du livre à poser des bases scientifiques claires et (j’espère) solides. Mais ce mot me gêne beaucoup parce qu’il est associé au romantisme et à pas mal de dérives plus ou moins fantasmatiques. Le milieu « occultiste » (qui s’intéresse depuis longtemps à la magie, notamment depuis Eliphas Levi) est perclus de fausses certitudes. Ce qui ne vont pas nous aider à relever les défis du digitocène. Défis existentiels pour l’humanité, je le rappelle. Mais alors, si je refuse de parler de religion, de spiritualité, de magie, mais que je veux quand même parler d’un « machin » qui transcende la matière, qui obéit aux lois de la mécanique quantique (donc qui exclue les explications surnaturelles et qui me place dans le camp physicaliste), et qui est en lien avec la conscience phénoménale, de quoi je parle au juste ? Comment je nomme ce « machin » qui s’oppose à la machine ? C’est de la philosophie analytique si j’ai bien compris.

Ironiquement, c’est chatGPT qui m’a aidé à trouver le bon terme : noétique. La noétique, c’est la magie, sans le romantisme, avec la science. C’est considéré comme une pseudo-science, mais c’est normal vu qu’on dépasse la cadre Poperrien traditionnel. Ce n’est pas grave, j’assume. Les zététiciens qui ne sont pas obtus comprendrons. Le darwinisme n’est pas réfutable non plus. On ne peut pas tout avoir. Ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas avoir une approche sérieuse et rigoureuse. Il faut simplement se donner une méthode épistémologique adaptée. De toute manière, la mécanique quantique a exactement les mêmes problèmes et pour cause !

La noétique, du grec noesis, se rapporte en philosophie à la noèse, l’acte par lequel la pensée vise son objet. On comprend dès lors la récupération de ce terme pour désigner une nouvelle discipline à prétention scientifique, actuellement en vogue aux États-Unis, qui vise à démontrer que notre esprit influence le monde physique.

https://www.science-et-vie.com/article-magazine/la-noetique-est-elle-une-science

La noétique est donc l’outil que je propose pour réenchanter le digitocène. Il s’agit de devenir adulte sans tuer l’enfant intérieur. Il s’agit de conserver une part de magie en nous. Non pas par réaction, par romantisme, par instinct, pour calmer nos angoisses existentielles, mais parce que la magie existe. C’est un aspect « super-subtil » de la réalité. La magie se dérobe au mental, et c’est tout le problème qui fait qu’elle se dérobe à la science classique, newtonienne. Mais quand on y songe, c’est très bien ainsi.

La noétique, c’est une théorie et une pratique. La théorie, je l’aborde sur ce blog. La pratique, c’est sur mon autre blog (commercial) « yoga-H24« . Essentiellement, je me concentre sur trois pratiques :

  • le vide mental, que j’enseigne via le raja yoga que je connais bien ;
  • la rhétorique qui est l’art du discours, mais que j’aborde sous l’angle de la magie, de la noétique donc, ce qui est une approche beaucoup plus profonde ;
  • la maîtrise du chi/prana via la pratique des arts martiaux.

La noétique n’est pas technophobe. C’est une approche païenne, pragmatique. On ne va pas démoniser la technologie parce qu’elle nous angoisse. D’ailleurs, certains parlent de technoétique ! Le mariage de la magie et de la technologie qui sont, en réalité, les deux faces d’une même pièce selon moi. Mais c’est un autre sujet 🙂

Si vous suivez ce blog, vous avez sûrement remarqué que je postais sur des sujets disparates. En réalité, depuis le début, tout ce que j’écris est lié. Il me manquait juste le bon mot. Désormais, ce sera explicite.

Loi de UN - Johann Oriel