John Vervaeke est un universitaire assez discret, mais qui pourtant est en train de révolutionner le domaine de la sagesse dont il a fait son objet d’étude principale.
En 2019, il a publié une série de 50 vidéos d’une heure où il expose ses concepts. Après avoir rappelé succinctement les grands traits de ce qu’il convient d’appeler la « méta-crise » (crise écologique, politique, scientifique, économique, géopolitique, etc.), il commence par retracer une histoire de la sagesse (étant définie comme la capacité à ne pas s’auto-illusionner). Cela commence avec les anciens Grecs de l’âge axial (Thalès, Socrate, Platon, Aristote), en passant par les tentatives religieuses telles que le Bouddhisme ou le Christianisme, avant d’en arriver à l’époque moderne et l’ère du Cartésianisme, puis les philosophes qui ont suivi, Kant, Heidegger et d’autres. Son récit se concentre finalement sur la question de « qu’est-ce que le réel ? » qu’il aborde avec le regard des sciences cognitives d’une manière simple pour le non initié.
CC’est là un trait saillant de son travail : avec un verre d’eau, 3 marqueurs, une brosse et un tableau, il parvient à expliquer les concepts de philosophe les plus abstraits avec des exemples du quotidien. Autant ne pas mâcher nos mots, son travail est proprement extraordinaire.
AAu cœur de son exposé, il explique le concept central de « réalisation de la pertinence » (RR: relevance realization en anglais – il s’agit de la clé de voûte qui nous permet de faire face à l’explosion combinatoire du réel, mais nous ne rentrerons pas dans les détails ici –) autour duquel il articule son écologie de pratiques spirituelles en réponse aux différentes dimensions de la crise du sens que notre société occidentale traverse, la spiritualité étant définie comme étant la connexion à soi-même, aux autres et au monde. Il construit au fil de ses interventions une approche naturaliste (sans faire appel au surnaturel où à des dogmes) de la spiritualité, s’inscrivant ainsi dans ce qu’il est convenu d’appeler la « révolution de la pleine conscience », c’est-à-dire, le courant universitaire qui s’intéresse à la méditation et ses effets (pour faire simple) depuis les années 90 et l’invention du scanner cérébral.
Il rejoint l’approche que nous proposons, à savoir, un ensemble de psychotechnologie d’auto-transformation qui s’auto-complètent mutuellement et forment un tout cohérent (une écologie) au sein d’une vision du monde qui place le spirituel au centre de la vie et qui lui redonne sens.