Yoga signifie unité. Nous pouvons atteindre l’unité en position du lotus les yeux fermés et en suivant les étapes du yoga décrites par Patanjali dans ses fameux sutras, mais nous pouvons aussi l’atteindre en mouvement. Les arts martiaux sont (en principe) la voie (do) toute indiquée pour ça (même si c’est rarement présenté ainsi).
Quand nous atteignons l’unité, il n’y a plus de différence entre frappe, projection, clé. Il n’y a plus de différence entre le corps et l’esprit. Il n’y a plus de différence entre soi et l’autre, ni même l’environnement. Il ne reste que… ce qui reste ! Une sorte de « substance » qui imprègne tout et qui circule, avec laquelle nous pouvons jouer. Dans cet état, il n’y a pas de doutes, pas de tension, pas de blocage. C’est l’état de « Flow » décrit par les sportifs. Nous ne pouvons même pas dire que nous faisons quelque chose, ça se fait tout seul. Le corps, son mouvement, ses intentions se réalisent d’eux même. Nous devenons spectacteur (il n’y a pas de faute de frappe). Nous sommes le mouvement.
Comment faire ? C’est plus facile à montrer qu’à expliquer avec des mots, mais, pour ainsi dire, il faut : remplir le corps, vider l’esprit, allumer le chi, et réguler la respiration, et réaliser la quintessence.
Remplir le corps pour qu’il bouge en unité, pour qu’un membre ne soit pas « oublié » dans le mouvement, pour que chaque cellule participe. Vider l’esprit pour ne pas que le mental interfère, pour qu’il ne crée pas de tensions dans le mouvement, qui finissent par aboutir à la confrontation, la compétition. Mettre le chi en circulation en soi, et hors de soi et le diriger, c’est le mouvement interne, qui guide le mouvement extérieur, visible, c’est le mélange du corps et de l’esprit qui crée la vie, le mouvement. Respirer pour harmoniser et stabiliser le tout.
Tout cela corresponds aux attributs que l’on recherche pour sa conscience : stabilité (terre), clarté (eau), porté (air), intensité (feu) et qui se manifestent dans le mouvement correct.